L’adoption technologique au bénéfice de la performance sociétale
15 mai 2024
Pour préserver nos acquis socio-économiques et notre qualité de vie, il est impératif d’améliorer notre performance. Afin de développer et de maintenir nos infrastructures telles que les routes, les hôpitaux, les écoles et les services publics, l’innovation n’est plus une option, mais une nécessité.
Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, l’augmentation de la productivité est cruciale. Cette amélioration s’appuie sur les progrès technologiques et l’expertise afin d’en tirer le meilleur parti. Outre la productivité et la création de valeur, la protection de l’environnement est désormais aussi un aspect incontournable. Il est essentiel d’utiliser les technologies pour créer de la valeur tout en préservant l’environnement.
De nos jours, le défi ne réside pas dans le manque d’opportunités technologiques, mais plutôt dans la surabondance technologique qui évolue à un rythme effréné. Dans ce contexte, de nombreuses questions émergent : par où commencer? Vers quelle direction se tourner? Jusqu’où aller? Qui peut offrir une assistance dans ce domaine?
Michel Rioux, notre expert en transformation numérique des organisations, vous présente quelques faits saillants.
Michel Rioux est ingénieur industriel spécialisé en productique avec une maîtrise en technologies des systèmes et un doctorat en génie industriel. Il est commissaire à l’innovation au CEI-MTL et professeur au département de Génie des systèmes à l’École de technologie supérieure (ÉTS). Il a travaillé une dizaine d’années comme ingénieur et gestionnaire en ingénierie de maintenance et en amélioration continue avant d’être professeur.
Il enseigne en maintenance et fiabilité, design et analyse statistique d’expérience, analyse de données multidimensionnelles, en modèles prédictifs, en méthodes analytiques pour l’innovation et en processus d’accompagnement en transformation numérique. De plus, il dirige des étudiants de maîtrise ou de doctorat sur différentes problématiques en lien avec l’amélioration de la performance des entreprises dans un contexte durable.
Quelle révolution industrielle?
Il est courant d’entendre parler de révolution industrielle. Celle-ci se caractérise par deux composantes fondamentales : une innovation technologique de rupture et une « recette », ou un savoir-faire, pour en tirer profit. Avec l’accélération de l’évolution technologique, trouver la recette idéale pour exploiter pleinement les avancées technologiques n’est pas évident.
Il existe désormais des dispositifs qui peuvent, entre autres, lire, écouter, écrire, parler, répondre, traduire, transmettre, classer, prédire, décider, reconnaître des images et même des sentiments, produire des images de synthèse et enchaîner une suite d’activités selon le contexte. On comprend vite que toutes ces fonctions, qui peuvent s’assembler comme des blocs interdépendants, offrent d’immenses possibilités d’automatisation. De plus, il convient de considérer les technologies capables d’interagir physiquement avec des objets.
Une bonne intégration de ces technologies peut offrir des gains opérationnels significatifs, fournissant ainsi aux humains des « superpouvoirs » tout en restant les principaux bénéficiaires. Avec une vision claire de la réalité et une compréhension des liens de cause à effet, il devient possible d’implémenter des modèles prédictifs et prescriptifs pour optimiser les décisions et les actions.
De plus, outre la productivité accrue, renforcer la flexibilité et la résilience devient réalisable. L’extension du concept de Darwin* au monde numérique est intéressante, confirmant que dans un environnement en constante évolution, ce sont les entreprises les plus adaptables qui survivent. Cette capacité d’adaptation peut être associée à la capacité d’innover, que ce soit dans les produits, les services, les processus ou les modèles d’affaires.
Éviter les pièges liés à la technologie et à la transformation numérique
Une deuxième recommandation est de bien jauger son niveau de maturité organisationnelle et numérique. Il est bien évident que l’Internet des objets, l’intelligence artificielle, la réalité augmentée, l’interopérabilité et bien d’autres technologies peuvent être des accélérateurs de gains, mais il peut aussi être nuisible de tenter d’implanter de telles technologies lorsque la maturité n’est pas suffisante. Il est donc fortement recommandé de bien travailler au niveau des processus pour bien les épurer et d’ensuite accélérer uniquement les activités à valeur ajoutée. Les concepts et outils LEAN ne sont donc pas périmés, ils sont plutôt prérequis.
Comment éviter les pièges de la transformation numérique? D’une part, l’innovation est essentielle pour survivre, mais l’expérience démontre que plusieurs n’ont pas réussi à atteindre leurs objectifs en tentant une transformation numérique. La littérature est remplie de mentions d’échec en transformation numérique. C’est donc risqué et les enjeux sont grands.
Comment réduire les risques d’un tel chantier ? Même si une transformation numérique est très technologique, le premier conseil est de bien comprendre le problème à régler avant de commencer à magasiner de la technologie. Il est préférable de développer une stratégie qui tire parti de la technologie pour obtenir un avantage compétitif. Acquérir une solution qui ne répond pas au bon problème peut être désastreux.
Ensuite, il est important d’évaluer attentivement le niveau de maturité organisationnelle et numérique. Bien que des technologies telles que l’Internet des objets, l’intelligence artificielle et la réalité augmentée puissent être des accélérateurs de gains, les implémenter sans un niveau de maturité adéquat peut être contre-productif. Il est donc recommandé de travailler sur les processus pour les optimiser avant d’accélérer les activités à valeur ajoutée. Les principes et outils LEAN restent pertinents et sont même prérequis dans ce contexte.
Commencer sa transformation numérique par le plus facile et le moins risqué
Chaque entreprise doit se bâtir une feuille de route en fonction de sa réalité. Cependant, il est généralement moins coûteux et moins risqué d’automatiser certaines tâches administratives simples et répétitives que d’automatiser des processus physiques sur des équipements.
Par exemple, la robotisation des processus administratifs (Robotic Process Automation) et les robots conversationnels (Chabot) peuvent être de bons projets pilotes. Ces technologies peuvent ensuite s’intégrer avec la reconnaissance du langage naturel (Natural Language Recognition), l’intelligence artificielle ou un système de gestion des processus métiers (Business Process Management System). Poussé à la limite, le concept d’hyperautomatisation vise à automatiser tout ce qui est possible, en intégrant des flux d’information de divers systèmes.
Les tâches typiques à automatiser incluent le traitement des factures, le service à la clientèle (et aux employés), la gestion des commandes et des stocks, la gestion des renouvellements de contrats ou la création de rapports. Les bénéfices typiques de telles automatisations sont la réduction de la charge de travail, l’accélération des processus, la réduction des erreurs et la disponibilité d’informations en temps réel.
La bonne nouvelle est qu’il n’a jamais été aussi facile d’automatiser les flux d’information et de décision. Les plates-formes sans code/peu de code (Low Code/No Code) permettent à des non-informaticiens de mettre en œuvre une large gamme d’automatisation des processus. Il est même possible de louer des employés virtuels (Virtual Employee as a Service).
Ce n’est plus de la science-fiction!
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*La théorie de l’évolution de Charles Darwin publiée le 24 novembre 1859 dans son ouvrage L’origine des espèces suggère que les espèces vivantes sont en perpétuelle transformation et subissent au fil du temps et des générations des modifications autant morphologiques que génétiques.