L'Afrique, un marché à fort potentiel pour le Québec et le Canada 

18 octobre 2023

Considéré comme le deuxième plus vaste continent au monde, et regroupant plus d’une cinquantaine d’États, l’Afrique est un continent à fort potentiel socio-économique, au centre d’un intérêt croissant par plusieurs nations et entités commerçantes en quête d’influence comme la Chine, la Russie, les Etats-Unis ou l’Union Européenne. Le Québec et le Canada ne sont pas en reste. 

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Au cours des cinq dernières années, les gouvernements du Canada et du Québec ont affiché une volonté inébranlable de coopérer avec ce continent, mais surtout de renforcer les liens socioéconomiques avec ses États membres. La mise en place de la Stratégie territoriale pour l’Afrique par le gouvernement du Québec en décembre 2021, de même que la conclusion du premier dialogue de haut niveau entre le gouvernement du Canada et la commission de l’Union Africaine en octobre dernier, témoignent de cette volonté. 

Toutefois, commercer, exporter ou investir en Afrique, reste un défi majeur pour les entreprises canadiennes, et en particulier celles du Québec, pour lesquelles l’Afrique représente un marché lointain et peu lucratif. 

Pourquoi s’intéresser au marché africain?

Avec plus de 60% des terres arables du monde, un tiers des réserves minérales mondiales, et une population de plus 1,4 milliard d’habitants, dont 60% à moins de 25 ans, l’Afrique est l’un des continents les mieux dotés à la fois en ressources naturelles, minières et de main-d’œuvre. Malgré la pandémie, ce continent comptait en 2020, cinq des dix économies les plus dynamiques au monde en termes de croissance économique : 

  • Rwanda +7,9 %
  • Côte d’Ivoire +7,1 %
  • Bénin +6,4 %
  • Éthiopie +6,0 %
  • Tanzanie +5,6 %

Alors qu’en 2015, les dépenses annuelles des consommateurs et entreprises africaines étaient chiffrées à 4000 milliards US$, une hausse de 65% de ces dépenses est prévue pour 2030. En effet, la forte croissance démographique du continent cumulée à celle de sa classe moyenne feront passer les dépenses annuelles des consommateurs et des entreprises du continent à 6600 milliards US$ dans les sept prochaines années.

En outre, plus de 400 entreprises présentes sur le continent affichent un revenu annuel de plus de 1 milliard US$.  

Avec la consolidation effective de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf), dont l’accord est en vigueur depuis le 1er janvier 2021, le continent africain est sur le point de devenir la plus grande zone de libre-échange du monde. Une opportunité pour les partenaires commerciaux du continent, qui verront leurs produits librement circuler de Dakar à Mogadiscio ou du Cap au Caire.  

Toutefois, en dépit de ces avantages, il reste quelques défis et le continent africain n’offre pas les mêmes opportunités d’affaires à toutes les entreprises et pour tous les domaines ou secteurs d’activités. 

L’émergence de nouvelles opportunités d’affaires dans un continent en pleine expansion 

Aujourd’hui plus que jamais, l’Afrique offre d’énormes opportunités d’affaires aux entreprises évoluant dans ces différents domaines d’activités :

  • Infrastructures
  • Agriculture et agroalimentaire
  • Fabrication industrielle,
  • Soins de santé
  • Énergie et mines
  • Nouvelles technologies d’information et de communication (NTIC)
  • Éducation
  • Produits de consommation

En effet, assurer la sécurité alimentaire du continent, vulgariser et libéraliser les technologies et moyens de communication, ou encore améliorer les infrastructures pour une meilleure circulation à travers le continent, sont autant d’enjeux africains qui favorisent l’existence de ces opportunités.  

Depuis plus de vingt années, la demande des pays africains en produits agricoles et en aliments transformés n’a cessé de croître, en raison de l’explosion démographique du continent. Malgré sa dotation importante en terre arable, les pays africains ne cessent de compter sur les importations pour combler le déficit d’approvisionnement alimentaire et satisfaire la demande locale. Selon la Banque Africaine de Développement (BAD), les importations alimentaires du continent devront atteindre 110 milliards US$ d’ici 2025.

Bateau chargeant des céréales depuis un silo à grain
Chargement de blé au Canada dans un bateau destiné à l’exportation

Pour certaines denrées alimentaires comme le blé, la consommation africaine dépend presque exclusivement des importations. En Afrique du Nord par exemple, environ 30 millions de tonnes de blé sont importés chaque année. Considéré comme le deuxième plus grand exportateur de blé au monde, le Canada fourni déjà des pays comme le Nigéria avec 700 000 tonnes entre juillet 2020 et juin 2021.

Mais avec le conflit ukrainien, certains pays africains, notamment d’Afrique francophone comme l’Algérie, la Tunisie et le Maroc, qui importaient cette denrée de la Russie et de l’Ukraine, se tournent désormais vers le Canada pour leurs approvisionnements. De quoi réjouir les entreprises canadiennes, mais surtout québécoises, productrices et exportatrices de blé et d’aliments dérivés (pâtes, semoule, couscous, etc.).

Outre le blé, d’autres denrées alimentaires produites au Québec comme le soja, le maïs, ou le canola, font aussi l’objet d’une demande importante et d’exportation vers ce marché en ébullition.  

Bien que le Québec tire tout de même son épingle du jeu dans cette forte demande de denrées agricoles, il reste encore beaucoup à faire en termes d’industrialisation, de robotisation et de gestion des données. Les organisations, telles que Commerce international Québec, le réseau regroupant les ORPEX, et NGen, qui dirige la Grappe d’innovation mondiale en fabrication de pointe du Canada, jouent alors un rôle clé dans l’accompagnement de ces entreprises québécoises.   

L’Afrique, continent en chantier

Au cours de la dernière décennie, les États africains et leurs partenaires internationaux ont investi massivement dans la construction d’infrastructures telles que les routes, les chemins de fer, les ports et les aéroports. Ces projets visent à améliorer la connectivité entre les grandes villes africaines et à faciliter le transport de marchandises et de personnes.

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Dans son rapport annuel sur les Tendances du financement des infrastructures de 2022, Le Consortium pour les infrastructures en Afrique (ICA) a souligné que 81 Milliards US$ ont été investis dans les infrastructures en Afrique en 2020. Pourtant, alors que peu d’entreprises africaines disposent du savoir-faire nécessaire pour la mise en œuvre des infrastructures de qualité, le continent a inévitablement besoin de l’expertise des entreprises étrangères pour la réalisation de ses grands projets de construction.

Une opportunité pour des entreprises québécoises de BTP d’y exporter leurs expertises et savoir-faire et d’y développer leurs affaires.  

Connecter les africains entre eux et relier le continent au reste du monde

Malgré la vulgarisation des nouvelles technologies d’information et de communication à travers le monde, 75% de la population africaine est hors ligne, et seulement 15% des foyers africains ont accès à internet selon l’ICA. Avec le développement rapide de l’intelligence artificielle, la promotion du télétravail et l’émergence du métavers, mettre l’internet à haute vitesse à la disposition des populations africaines devient une nécessité pour assurer un développement efficace.

En effet, l’internet est devenu un besoin primaire et essentiel pour les différents agents économiques. La PME québécoise NuRAN Wireless, qui a étendu sa présence au Cameroun, en Côte-d’Ivoire et en République Démocratique du Congo, a saisi avec célérité l’opportunité d’y offrir des solutions de pointe en matière de technologies 2G, 3G et 4G à des tarifs abordables. Cette initiative permet à des millions de personnes de communiquer efficacement sur de longues distances dans ces régions en plein essor. Tout comme cette PME, d’autres entreprises québécoises peuvent développer leurs affaires en Afrique, et contribuer à la connectivité du continent.

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Internet à haute vitesse devient une nécessité pour assurer un développement efficace en Afrique

Yulcom Technologies, un fleuron de Saint-Laurent à la conquète de l’Afrique

Présent dans neuf pays d’Afrique francophone, dont le Maroc, la Côte-d’Ivoire et le Sénégal, Yulcom Technologies est un exemple à suivre quant au développement d’affaires en Afrique. Pour Louis Caron, Directeur de projet à Yulcom, l’Afrique de par sa démographie, est une terre d’opportunité. Et la Francophonie représente pour le Québec, un moteur de développement économique réciproque.

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Louis Caron, Directeur de projet à Yulcom Technologies

En outre, M. Caron suggère que la réussite des affaires en Afrique passe inévitablement par une très bonne connaissance des pays cibles, de leurs cultures, et de leur mode de vie puisque les pays africains ont tous une identité distincte. Par ailleurs, il recommande à tout entrepreneur ou entreprise voulant développer des affaires en Afrique, d’y aller sans idées préconçues, de chercher à nouer des alliances stratégiques avec des institutions locaux, et d’avoir une approche « long terme » du développement des affaires.

Toutefois, étant conscient des difficultés auxquelles peuvent être parfois confrontées les entreprises, notamment le manque d’information fiable, la connectivité ou encore l’instabilité politique, il recommande aux entreprises québécoises de faire appel à l’écosystème des différentes institutions d’aide à l’exportation comme Excellence industrielle Saint-Laurent, et de mieux exploiter les ressources que mettent à leur disposition les représentations du Québec à l’étranger, de même que les différentes ambassades et consulats canadiens.  

En somme, l’Afrique malgré la variété de ses problèmes, est un marché à fort potentiel pour les entreprises du Québec. Et si vous envisagez pénétrer ce marché, voici trois astuces:

  1. D’abord, pénétrer et explorer le marché africain à travers les missions commerciales d’Investissement Québec ou d’Affaire Mondiale Canada, afin de profiter de leurs ressources, de leurs contacts, et de leur proximité avec les autorités locales. 
  2. Ensuite, travailler avec des partenaires locaux (Distributeurs, Représentants, etc.) afin d’avoir une meilleure connaissance socioculturelle de vos marché cible, et de mieux faire face aux éventuels défis à affronter.
  3. Enfin, sachez que le développement de vos affaires en Afrique peut prendre du temps, la patience y est une qualité importante et il convient de ne pas exigez des résultats au bout de quelques mois.  

Partenaires pour votre succès en Afrique : découvrez les services d’Excellence industrielle Saint-Laurent 

Vous êtes une entreprise québécoise avec des projets d’exportation? En Afrique, mais aussi pour d’autres pays, faites appel à nos commissaires pour vous accompagner! Le service d’Exportation d’Excellence Industrielle Saint-Laurent se fera le plaisir de vous accompagner dans vos démarches d’exploration et de développement d’affaire à l’international. Nos commissaires à l’exportation, Lydia Cappelli et Miranda Gimmillaro, pourront vous orienter:

  • Sélection de votre marché cible
  • Planification stratégique de votre plan d’exportation ou de développement d’affaire
  • Recherche de prospects
  • Obtention de financements pour vos projets d’exportation vers les pays africains.