Nouvelles

Les bonnes pratiques des entreprises laurentiennes pour créer un comité environnemental efficace

12 juin 2024

Créer un comité environnemental a fait l’objet de nombreux articles exposant de judicieux conseils, toutefois rien ne semble plus pertinent que le partage des bonnes pratiques, mises en avant par les entreprises lors de la table de développement durable. Quelques entreprises laurentiennes vous dévoilent les clés d’une mobilisation efficace des employés pour entamer ou relancer votre comité de développement durable.  

Alors que le mois d’avril 2024 établit le 11^e record mensuel consécutif de chaleur sur terre, la ville de Montréal publie sa feuille de route circulaire 2024-2030, qui propose d’influencer ses achats avec des facteurs environnementaux et sociaux : la capitale économique du Québec avance des objectifs et fait sa part pour contenir le réchauffement climatique en dessous de 2°C. 

Les signes ne trompent pas au niveau macro-économique ou local : Il devient de plus en plus urgent pour les entreprises de lancer leur démarche environnementale avant d’être dépassées par les réglementations et les changements sociétaux, sans oublier les demandes grandissantes des donneurs d’ordres auprès de leurs fournisseurs d’agir sur les critères ESG. 

Comment pouvez-vous être fédérateurs du changement et mieux impliquer vos collaborateurs? Le 24 avril dernier, près d’une vingtaine d’industriels se sont ainsi regroupés autour de la Table de Développement durable axée sur les comités de développement durable pour échanger sur cette solution de mobilisation interne. 

Le comité de développement durable, outil efficace au sein des entreprises de Saint-Laurent pour construire sa démarche environnementale   

Une bonne manière d’intégrer le développement durable dans la vision stratégique globale de l’entreprise est de créer un comité de développement durable. Un comité de ce type permet de mobiliser certains employés et la direction pour répondre aux problématiques spécifiques de l’entreprise et d’apporter des solutions pertinentes, efficaces et adaptées aux réalités de l’entreprise.  

Pendant deux heures, les participants ont pu échanger à propos de leurs enjeux et partager les actions pertinentes et leurs succès en matière de transition écologique. Cette matinée enrichissante a permis de tisser des liens entre les entreprises Laurentiennes et de recueillir de précieux retours d’expérience à propos de leurs démarches internes. 

Plusieurs des entreprises présentes lors de cette rencontre sont revenues sur leurs expériences et ont partagé des astuces pour créer un comité performant.

• 50% des entreprises présentes avaient un comité Développement durable.
• Peu d’entre elles ont avoué qu’il fonctionnait parfaitement, l’optimisation est continue.
• Chaque comité est unique par ses membres, son organisation, sa structure.

6 conseils liés aux retours d’expérience de comités environnementaux actifs pour accompagner le succès des actions 

1. Commencer petit mais avec de grandes ambitions.  

Vous ne pourrez pas devenir neutre en carbone en un claquement de doigt. Faites des essais, expérimentez, prouvez que vos initiatives fonctionnent et continuez pas à pas. Cependant, ayez une vision long terme, des objectifs précis pour pouvoir garder une bonne dynamique. Par exemple, pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, les accords de Paris prévoient une diminution de 45% des émissions de gaz à effet de serre par rapport aux niveaux de 2010 d’ici 2030 et l’atteinte de la neutralité en carbone pour 2050. Créez des mandats clairs et une feuille de route pour suivre les avancées, avec des moyens définis et des atteintes d’objectif à communiquer. 

2. Impliquer chaque département de l’entreprise et au moins une personne de la direction.  

En effet, chaque personne a ses propres connexions et domaine d’expertise, et cela permet d’englober l’ensemble des employés de l’entreprise dans la démarche. Avoir un lien avec la direction permet de définir des objectifs et un budget correspondant aux aspirations de l’entreprise, tout en donnant de la légitimité aux actions initiées. Il s’agit de regrouper les bonnes volontés idéalement un employé par département avec un membre de la direction.

• Identifier les objectifs principaux.
• Désigner un champion.ne, porteur de projet.
• Clarifier le mandat du comité.
• Structurer le fonctionnement du comité.

3. Créer une équipe restreinte pour votre comité  

Initier une équipe resserrée et motivée par des valeurs communes permet de mettre en place les balises et de piloter le bon fonctionnement des premières initiatives, de mieux structurer l’organisation du comité avant de l’ouvrir ensuite à plus d’employés impliqués. N’hésitez pas à créer aussi des binômes ou des équipes spécifiques à chaque action que vous voulez mettre en place pour gagner encore en efficacité. Il est plus facile de s’appuyer au début sur les forces et intérêts personnels de chacun.e. 

4. Intégrer le temps dédié dans l’horaire de l’employé 

Il est crucial de dédier le temps nécessaire aux tâches pour les employés afin de faire avancer ces nouvelles missions de développement durable. Par exemple convenir dans un premier temps d’au moins 1h par semaine ou 4h par mois sous forme de demi-journées. Les gens sont volontaires, mais pas bénévoles : Les actions de développement durable à mettre en place nécessitent du temps de préparation qui doit être comptabilisé, valorisé mais aussi bien géré. Une bonne communication, une gestion du temps efficace et des priorités sont nécessaires pour garantir les impacts. 

5. Rechercher les subventions disponibles 

Il existe beaucoup de subventions importantes qui facilitent le passage à l’action, ne les oubliez pas ! Une entreprise a témoigné que son premier projet de réaménagements des aires extérieures avait été possible grâce aux aides, réduisant les coût de 34 k$ à 7 k$, ce qui a entrainé automatiquement l’accord de la direction dans le projet. De la même façon, une autre entreprise Laurentienne, a été accompagnée par des spécialistes pour un projet de verdissement paysager de son environnement, de la création du projet jusqu’à la plantation.  Avec une subvention de 66% du projet, cette PME a pu bénéficier d’un service d’une valeur de 10 k$ pour un investissement de 2,5 k$! 

6. Communiquer des résultats concrets et chiffrés 

Enfin, pour mobiliser les personnes et convaincre la direction de la pertinence des investissements réalisés en temps ou en budget, utilisez les résultats tangibles (comme les litres d’eau économisés, les heures de formation offertes aux employés, le poids ou le volume de matières résiduelles détournées de l’enfouissement, % d’aires réaménagées, tonnes de Co2 éq.) mesurés par des ICP KPI indicateurs clés de performance, et surtout mettez en avant les économies réalisées et les retours sur investissement obtenus pour alimenter la suite et l’implication à la fois de la direction et des équipes internes. La communication de quelques nouvelles dans un bulletin durabilité hebdomadaire ou mensuel représente une bonne façon de diffuser les initiatives et progrès. 

L’intégration des ODD de l’ONU dans votre vision d’entreprise 

Les objectifs de développement durable ont été adoptés par l’ONU en 2015. Au nombre de 17, ils désignent les cibles à atteindre collectivement d’ici 2030 pour assurer à l’humanité une vie “prospère et épanouissante” (Assemblée générale des Nations unies, 2015) sur des domaines sociaux, économiques et environnementaux.  

Ces objectifs sont un outil de dialogue partagé par les parties prenantes nationales et internationales, ils sont accessibles et identiques pour tous. Une entreprise durant la table de développement durable a ainsi partagé avoir décidé de s’engager sur 3 des 17 objectifs pour orienter spécifiquement sa démarche RSE sur des sujets pertinents au niveau mondial.

En effet, il est pertinent d’utiliser ces 17 ODD comme une boussole pour s’orienter à travers le tumulte du changement. En prioriser une poignée vous permettra d’atteindre des résultats avec plus d’impact.  

Pour choisir un objectif l’ONU conseille une approche à deux entrées :  

1. L’identification des impacts négatifs les plus graves sur les personnes et l’environnement qui sont liés aux opérations et à la chaîne de valeur de l’entreprise, ainsi que sur les cibles des ODD auxquelles ces impacts se rapportent. 
2. L’identification des cibles des ODD auxquelles vous pouvez le mieux contribuer par des produits, des services ou des investissements bénéfiques. 

Une fois avoir mis en lien les cibles des ODD et votre approche, vous pouvez planifier votre stratégie pour intégrer les objectifs dans votre démarche. 

Envisager d’abord un parcours structuré en 3 étapes, tout en recherchant des appuis extérieurs

Il est important de réaliser que tout ne se fera pas du jour au lendemain mais qu’un parcours normal inclut naturellement plusieurs étapes de maturité du comité. Même si vous disposez de bonnes volontés en interne, le recours à des ressources externes constitue un facteur de succès d’après les entreprises qui l’ont expérimenté : 

• Étape 1 de plaisir bénévole : Brainstorming, initiation de petites actions.

• Étape 2 de responsabilisation : Mandat, structure, plan de route, développement de projets.

Il s’agit d’inscrire les tâches dans la fonction du poste, de nommer officiellement un champion.ne durabilité et de mobiliser l’ensemble des collaborateurs avec des chantiers définis et budgétés. 

– Inviter les membres (appel à contribution, suggestions et attentes).

– Transformer les équipes d’information en action (les membres passent de passifs à actifs).

– Bien communiquer avec la direction et les équipes. 

– Développer des projets ou des chantiers par binôme.

• Étape 3 de pérennisation : Budget de fonctionnement, communication 

Il s’agit de maintenir l’évolution vers une culture d’amélioration continue globale soutenant des chantiers distincts et alignés avec les objectifs soit Énergie, Circularité (recyclage et approvisionnement), Social (diversité, intégration, développement), Biodiversité et lutte au changement climatique (verdissement, réglementation), Bilan Carbone (mobilité, indicateurs).  

De nombreux experts sont disponibles dans chacune de vos démarches et selon vos besoins.  

• Contracter un prestataire externe 15h par semaine pour aider à structurer les démarches, identifier les stratégies et initier un mouvement interne est très efficace comme l’a expliqué une entreprise présente à la table.
• Se faire accompagner par des consultants pour obtenir des recommandations priorisées et incluant les aides financières disponibles constitue une bonne solution pour identifier le portrait de votre situation et initier des démarches impactantees.
• Se former soi-même et entamer une discussion avec vos collaborateurs. Ensemble, vous avez toutes les réponses. Une visite de nos commissaires en développement durable stimule les questions qui vous mènent à élaborer une stratégie, plusieurs formations sont aussi disponibles, parfois gratuites et en ligne (MOOC, ) parfois payantes et en présentiel (CPEQ…).

Le chemin de la transition est long mais surtout inéluctable, vous n’y échapperez pas ! Chaque petite action est utile, n’hésitez donc pas plus longtemps et lancez-vous, même si votre première action est minime. Le développement durable vous permettra d’être plus résilient, d’optimiser vos coûts de fonctionnement, d’être plus attractif sur le marché du travail mais également de vous démarquer de vos concurrents vis-à-vis de vos clients et des investisseurs.  

Les tables de développement durable sont organisées par Excellence industrielle Saint-Laurent quatre fois par an en moyenne. La prochaine à l’automne devrait porter sur l’analyse du cycle de vie et l’éco-conception.  

Pour plus d’informations sur la table ou pour des conseils sur vos démarches en développement durable, n’hésitez pas à nous contacter!