Énergie circulaire : le chemin d'un avenir durable

Dossier spécial – Fabrication circulaire et approvisionnements

Thierry St-Cyr, conférencier au Forum Excellence industrielle 2022

Par Thierry St-Cyr, Président directeur général, INNOVÉÉ

Le Québec industriel doit voir l’efficacité énergétique comme une opportunité. Les avancées se multiplient dans le domaine de la valorisation énergétique, des biocarburants et des énergies renouvelables et les entreprises québécoises doivent en profiter.

L’innovation en énergie ne dépend pas seulement des instabilités géopolitiques, les enjeux de sécurité énergétique, les changements climatiques et la tendance lourde d’une consommation mondiale d’énergie croissante motivent l’application d’un mix énergétique adhérant pleinement aux principes de l’économie circulaire. Cette adhésion est nécessaire, mais elle est aussi opportune pour diminuer la dépendance du Québec aux importations d’énergies et pour créer localement de nombreux emplois d’avenir.

L’innovation en énergie ne dépend pas seulement de l’innovation technologique, mais aussi des engagements corporatifs et politiques ainsi que d’une culture de collaboration au sein des chaînes d’approvisionnement. Sur ces aspects, le Québec est clairement sur la bonne voie et l’exemple de la mobilité durable est particulièrement probant. Le Québec a su anticiper l’essor de la mobilité électrique et a mis en place des stratégies et des politiques (Plan d’action en électrification des transports de 2015 et Politique de mobilité durable 2030) qui ont permis la montée d’une expertise de renommée mondiale, comme dans le domaine du recyclage des batteries. Des techniques de pointe permettent aujourd’hui de revaloriser les matériaux stratégiques que sont le lithium, le cobalt et le nickel.

Illustration Energie circulaire

Le recyclage des matériaux stratégiques est incontournable pour l’avenir de la mobilité électrique. L’Amérique du Nord cumule aujourd’hui 70 000 tonnes de batteries à recycler. On estime que ce volume grimpera à 220 000 tonnes dans
10 ans. Lithion Technologies fait partie des entreprises qui ont souhaité relever le défi : elle propose un recyclage développé depuis 2017 permettant de conserver de manière inégalée la pureté des matériaux.

L’installation d’Ultium à Bécancour est imminente et nous devrions également profiter des ambitions du gouvernement américain qui a récemment confirmé des investissements de 7,5 milliards de dollars américains dans les stations de recharge et de 7 milliards de dollars dans les composants de batteries pour véhicules électriques, les minéraux et les matériaux critiques. Le Québec semble être en place pour un positionnement continental.

Le Québec est aussi à l’avant-garde en matière de valorisation des déchets. Enerkem ou Énergir comptent parmi les entreprises québécoises orientées sur la valorisation énergétique. Mais les exemples sont multiples et la demande
pour les énergies alternatives s’étend maintenant dans tous les secteurs. Les procédés de biodiesel, de méthanisation, de pyrolyse, de cogénération, de récupération de chaleur ou encore de phytoremédiation sont maintenant accessibles pour les plus petites entreprises grâce à des entreprises comme le Groupe Onym, par exemple, qui fait de la valorisation énergétique à partir de biomasse forestière et qui s’inscrit dans l’économie de fonctionnalité en installant ses équipements directement chez les manufacturiers. Les vents sont bel et bien favorables à l’énergie circulaire. Gardons le cap!

Panel approvisionnement et conjoncture mondiale du Forum Excellence industrielle 2022

Visionnez la discussion Énergie et circularité, animée par Thierry St-Cyr, Président-directeur général, INNOVÉÉ, avec :

  • Yves Noël, Vice-président et chef de la direction du développement des affaires, Lithion Technologies Inc.
  • Mustapha Ouyed, Vice-président exécutif, Groupe Onym

Note : Cet article est issu du rapport de la 2e édition du Forum excellence industrielle, qui s’est tenu le 27 octobre 2022, à l’usine Bombardier dans l’arrondissement de Saint-Laurent.