La culture d’apprentissage, levier essentiel de la croissance
15 février 2023
Identifiées par plusieurs intervenants experts du développement socio-économique, tant privés que publics, comme une des pistes de solutions privilégiées pour faire face à la pénurie de main d’œuvre, les démarches visant à la formation, la requalification des employés, aussi bien que la reconnaissance des acquis font avantageusement partie de notre coffre à outils de la gestion du futur.
Plus encore, le développement d’une culture d’apprentissage, ou culture apprenante pourrait être la clé de voute de notre succès dans cette révolution industrielle basée sur l’exploitation des connaissances.
Culture apprenante : une définition simple
La culture apprenante est un concept qui date de la fin des années 1990, alors une théorie, et qui s’impose maintenant comme une nécessité. C’est le concept selon lequel les organisations sont en constante évolution et se développent en apprenant de leurs expériences et de leur environnement.
Cela signifie qu’au lieu de considérer les erreurs comme des échecs, elles les considèrent comme des opportunités d’apprentissage et de croissance. La culture d’apprentissage valorise ainsi :
- Recherche de nouvelles connaissances
- Collaboration
- Communication ouverte
- Créativité
- Prise de risques
- Innovation
Cela peut conduire à une organisation plus agile, plus flexible et capable de s’adapter aux changements rapides de son environnement. Il s’agit donc pour une entreprise, une organisation, une industrie, voire une société entière, de développer une vision commune et la valeur partagée de l’apprentissage, sous différentes formes, en tant qu’important vecteur de croissance.
La culture d’apprentissage peut également être décrite dans le contexte de l’entreprise comme une approche globale pour la promotion de l’apprentissage qui vise à rapprocher les intérêts des différents acteurs impliqués (l’individu, l’équipe, l’organisation et les clients) et à utiliser les opportunités d’éducation ou de formation de manière efficace et cohérente.
Cela implique de considérer l’apprentissage comme un processus continu et intégré, et de soutenir la prise de décisions éclairées en s’appuyant sur les expériences antérieures et les connaissances acquises.
Les compétences du futur : faire face à un marché du travail en mutation
Le monde du travail d’aujourd’hui subit de grandes transformations attribuables notamment à des changements démographiques, numériques et climatiques. Ces transformations vont modifier de manière durable les types d’emplois et les compétences nécessaires à la réussite. On observe une baisse des emplois routiniers, une segmentation des tâches et l’apparition de nouveaux métiers complexes à automatiser, pendant que d’autres sont en train d’évoluer ou même de disparaître.
En cette ère de pénurie aggravée de l’emploi, il est essentiel pour les entreprises et les employés de renouveler leurs compétences pour garantir une prospérité durable et inclusive. Les entreprises et organisations ne peuvent plus se permettre de laisser des travailleurs motivés à contribuer en marge de la société. Cela nécessite donc un développement constant des compétences techniques et non techniques, souvent appelées compétences du futur.
Dans un document publié conjointement il y a quelques jours à peine, la Commission des partenaires du marché du travail (CPMT) et le Ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale proposent un cadre de référence qui pourrait bien favoriser le développement de la culture d’apprentissage québécoise au travail. Le Référentiel québécois des compétences du futur découle d’une recension d’études internationales et de la consultation des 77 organisations clés dans le marché du travail et de la formation continue au Québec. Le document pose les bases d’une compréhension commune des compétences nécessaires pour évoluer dans une société dominée par la technologie et les savoirs.
Littéracie et numératie : des compétences-clés
Sans surprise et en accord avec les conclusions d’autres recherches alarmantes sur les retards du Québec par rapport à d’autres provinces et d’autres pays, le référentiel place la littératie et la numératie à la base même des 10 compétences du futur.
Source : cpmt.gouv.qc.ca
Dans le même sens, la série d’études réalisées par l’économiste Pierre Langlois, pour le compte de la Fondation de l’alphabétisation, faisait état en 2020 de près de 2,5 millions de personnes au Québec qui sont confrontées à des difficultés de lecture et de compréhension d’un article simple de journal. Quoiqu’une amélioration ait été observée entre 2012 et 2020, avec une baisse de la proportion de Québécois présentant de telles difficultés de 53,2 % à 47,8 %, les résultats de cette analyse suggèrent que cette amélioration est en grande partie due au remplacement des générations plus âgées par une génération plus instruite, mais moins nombreuse. Mise à jour en mai 2022, l’étude intitulée Littéracie et grande vulnérabilité au Québec établit le lien entre la littéracie, la situation de faible revenus et la disposition à se former.
« D’une part, les compétences de base insuffisantes sont un frein évident à l’employabilité, à la progression salariale ainsi qu’à la formation scolaire et professionnelle. D’autre part, vivre en situation de faible revenu, sans un appui financier spécifique, rend quasi impossible le déploiement des ressources et du temps nécessaire pour l’apprentissage adulte, le raccrochage scolaire ou la requalification professionnelle. »
Fait notable : on y apprend que l’arrondissement de Saint-Laurent présente un indice plus élevé de vulnérabilité sociale chez ses concitoyens que l’indice montréalais.
Toutefois, toutes les classes sociales, tous les groupes d’âge et toutes les régions du Québec comptent leurs proportions d’analphabètes. Selon l’étude, près d’un quart des Québécois avec un diplôme universitaire seraient considérés comme analphabètes fonctionnels.
Pourquoi l’entreprise devrait s’en soucier?
Dans un contexte de virage numérique, les tâches manuelles et répétitives étant limitées, les opérateurs humains de ces robots et machines doivent composer avec un environnement de plus en plus informatisé. Les machines fonctionnent mais à condition que les employés puissent “travailler avec elles”, analyser les indicateurs de fonctionnement pour agir sur l’efficacité de la tâche.
Un employé qui ne sait ni lire, ni écrire, ni parler ou encore moins comprendre les données transmises par la machine, pourrait rendre l’investissement dans le virage technologique de l’entreprise inefficace, voire contre-productif.
Par ailleurs, les entreprises manufacturières de notre arrondissement emploient bon nombre de travailleurs nés à l’étranger qui ne possèdent pas un niveau fonctionnel de français. D’autre part, l’omniprésence des technologies force beaucoup d’employés à se servir d’écrans et de mots.
Ce n’est pas qu’au système d’éducation et à l’État que revient la responsabilité de soutenir l’apprentissage de la lecture et de l’écriture. Les milieux de travail peuvent jouer un rôle important dans la culture apprenante, en favorisant la formation continue pour assurer la mise à niveau des employés et ainsi tirer parti de leur plein potentiel.
On travaille pour vous!
Il faut briser le cycle infernal du recrutement-baisse de productivité-baisse des investissements en formation-baisse d’attraction, démotivation et départ des employés. Certes, la problématique est complexe mais dans tous les cas de figure, l’acquisition de compétences et de connaissances, revêt une importance cruciale pour la pérennité de l’industrie et la croissance du Québec.
Chez Excellence industrielle Saint-Laurent, la commissaire en innovation RH se préoccupe de ces questions et tire de sa vaste expérience en formation continue des leçons pour mener à bien des initiatives et des projets pour assister les entreprises du territoire dans la mise en place de cette culture et ainsi accroître la productivité, la compétitivité et fidéliser les travailleurs au territoire.
Communiquez dès maintenant avec Isabelle Marazzani, Commissaire à l’Innovation RH.