Transformer son modèle d’affaire en adoptant l’économie circulaire
11 novembre 2025

Commissaire au développement durable
Avec 391 millions de tonnes de ressources par année consommées au Québec, soit 46 tonnes par habitant, le Québec consomme près de 4 fois plus de ressources que la moyenne mondiale. De plus, son taux de circularité est très faible : 2,5% en 2025 comparé à 6,9% pour la moyenne mondiale et le taux de circularité a baissé, tant pour le Québec que pour le reste du monde. Cela s’explique en partie par l’augmentation générale de la consommation des ressources et la prédominance du modèle linéaire. Il est plus que jamais temps de passer à un modèle circulaire pour inverser la tendance et profiter de la nouvelle subvention de la ville de Montréal, qui finance jusqu’à 60% un diagnostic en économie circulaire.
Une logique « économique » avant tout
- Au Québec, 82 % des entreprises de 5 employés et plus déclarent avoir mis en place au moins une pratique d’économie circulaire en 2022.
- Toutefois, comme le montre le graphique suivant, si on exclut le recyclage et le compostage, ce chiffre tombe à 69 % : cela indique que la majorité se limite aux “pratiques faciles”, et peu exploitent les leviers les plus impactants.
Source : Institut de la statistique du Québec, Enquête sur le développement durable, les pratiques écoresponsables et les technologies propres, 2023.
- Selon une étude de Circle Economy, le taux de circularité au Québec pourrait être augmenté à 9,8 %.
Les impératifs du secteur manufacturier
- Le secteur manufacturier québécois est identifié comme l’un des plus à même d’adopter des pratiques circulaires.
- En adoptant une approche circulaire, on réduit :
- la dépendance aux matières premières vierges (et à leurs fluctuations de prix)
- la génération de déchets coûteux à éliminer
- les coûts énergétiques et logistiques liés à l’entrée/sortie de flux
- Et on crée :
- des revenus ou économies via la valorisation interne ou externe de flux auparavant “perdus”
- une marque d’entreprise moderne, engagée, attractive pour les clients et les talents
Trois leviers concrets et rentables pouvant être activés dès maintenant
1. Optimisation des flux internes et réduction à la source
- Audit des flux : identifier les matières achetées, les rebuts d’usinage, les pertes par surproduction, les changements de format fréquents.
- Exemple : s’il y a des chutes dans la production, peut-on réduire ces chutes ? Peut-on valoriser ces chutes : les réutiliser en interne ou les vendre comme matière secondaire ?
- Résultat attendu : réduction du coût d’achat matière + réduction du volume de déchets à évacuer = économie directe.
2. Prolongation de la durée de vie / maintenance / reconditionnement
- Plutôt que d’acheter des équipements neufs, il est possible de réparer, reconditionner, prolonger la durée de vie ou de louer l’équipement.
- Il est fortement recommandé de planifier un programme de maintenance prédictive, ou de reconditionnement d’un module produit dont le cycle est court. Cela réduira les investissements et les immobilisations.
3. Symbiose industrielle / valorisation externe des flux
- Identifier : “mon déchet peut être l’intrant de quelqu’un d’autre”. Collaborer avec d’autres entreprises locales pour échanger matière, énergie, logistique.
- Cette approche crée de nouveaux partenariats, réduit les coûts d’élimination, et crée des revenus ou économies.
Pourquoi le moment est idéal
- Les coûts des matières premières et de l’énergie sont volatils : adopter une gestion plus circulaire vous protègera contre ces fluctuations.
- Le cadre québécois est de plus en plus favorable : visibilité sur feuille de route de l’économie circulaire, subventions
- Les clients, partenaires et investisseurs cherchent de plus en plus des entreprises responsables. Être “circulaire” devient un élément différenciateur.
- L’exécution des leviers circulaires permet souvent un retour sur investissement plus rapide qu’on ne l’imagine : réduction des coûts, nouveaux modèles.
Comment passer à l’action ?
Voici comment passer à l’action rapidement :
- Réalisez un diagnostic de vos pratiques en économie circulaire : le diagnostic vous permettra de connaître vos flux matières et vos pratiques actuelles et d’identifier les meilleures pistes d’optimisation.
- Sélectionnez 2-3 initiatives pilotes avec des objectifs chiffrés (exemple : réduire de 10% les pertes matières dans un processus en 12 mois).
- Participez à des événements, webinaires, rencontres de maillage pour établir de nouveaux partenariats locaux et des symbioses industrielles.
- Instituez un suivi mensuel des impacts générés (matières « non achetées », déchets évités, maintenance évitée,…).
- Transformez ces pilotes en “preuve interne” pour convaincre la direction d’aller encore plus loin.
Nous pouvons vous aider à aller plus loin dans vos initiatives en économie circulaire.
Rejoignez Eco-Maillage, un lieu d’échange, de rencontres et de maillages entre industries pour favoriser l’économie circulaire. Ne manquez pas notre prochain événement, qui aura lieu le 27 novembre, dans nos locaux.
Contactez nos experts en développement durable pour vous faire accompagner en économie circulaire, et profitez d’une nouvelle subvention de la ville de Montréal, qui finance jusqu’à 60% du montant d’un diagnostic en économie circulaire, et de la subvention du Fonds Ecoleader, qui finance jusqu’à 75% du montant d’accompagnement par un expert référencé pour la mise en œuvre d’un plan d’action : frederique.mouly@excellence-industrielle.ca