Renchérissement des tarifs douaniers entre les États-Unis et le Canada : Impacts et stratégies pour les PME québécoises exportatrices
21 février 2025

Gestionnaire de projets à l’exportation
Une guerre de barrières tarifaires se profile à l’horizon depuis le 31 janvier dernier. L’administration Trump appliquerait des tarifs additionnels de 25 % sur les importations du Canada, du Mexique et de l’Union européenne à compter du 12 mars 2025.

Pour le Canada, ces tarifs pourraient porter le total à 50 % sur certains produits. En riposte, le Canada imposerait des droits de douane de 25 % sur plusieurs importations américaines. C’est ce qu’a annoncé le premier ministre Justin Trudeau, le 31 janvier dernier, avertissant des conséquences certaines sur l’économie des États-Unis.
Des impacts potentiels pour les PME exportatrices
Un nombre imposant d’effets découlant de cette situation pourrait avoir des enjeux majeurs sur les PME québécoises et canadiennes. Des tarifs plus élevés sur les marchés étrangers pourraient, entre autres, entraîner une perte de compétitivité. Ils rendent les produits des PME plus coûteux par rapport aux concurrents locaux ou exonérés de droits de douane. La clientèle choisirait alors de se tourner vers des fournisseurs alternatifs en raison de cette hausse des prix, entraînant une baisse de la demande. Ce qui se conclurait inévitablement en une diminution des volumes de ventes.
Diversifier ses marchés et ses sources de revenus demeure une excellente solution. Il peut être enrichissant d’élargir les horizons des débouchés de l’entreprise en considérant des opportunités nationales avec d’autres provinces canadiennes. Une autre option serait de miser également sur des opportunités outre-mer, par exemple au sein de l’Union européenne.
Pour les PME qui dépendent de matières premières importées, les droits de douane nationaux sur ces intrants augmentent les coûts de production. Une importante augmentation des coûts des intrants réduirait alors leur compétitivité à l’export. Ces hausses tarifaires obligeraient certaines PME à trouver de nouveaux fournisseurs. Cela entraînerait des retards, des inefficacités et des coûts plus élevés. On assisterait à des perturbations affectant la chaîne d’approvisionnement. Une augmentation des coûts et une baisse de la demande réduiraient les marges bénéficiaires. Cette pression financière non négligeable affecterait la trésorerie, l’endettement et la viabilité à long terme.
En contrepartie, une façon tangible d’optimiser sa chaîne d’approvisionnement est de miser sur des fournisseurs et des partenaires alternatifs. On peut également privilégier l’approvisionnement local pour réduire la dépendance aux importations taxées.
Les nouveaux tarifs douaniers impliqueraient également une volatilité des taux de change. Les tensions commerciales liées à ces tarifs pourraient provoquer des fluctuations monétaires. Il en résulterait une incertitude financière supplémentaire contre laquelle les PME doivent se prémunir.
On assisterait aussi à un accroissement des coûts réglementaires et administratifs. Dans ces circonstances, les PME auraient à investir davantage dans des procédures juridiques, administratives et douanières pour naviguer dans ces nouvelles barrières commerciales.
Par contre, on ne doit pas sous-estimer le profit qu’on peut tirer des accords commerciaux en vigueur. Rappelons que le Canada détient actuellement 15 accords commerciaux de libre-échange avec 51 pays dans le monde : L’Accord économique et commercial global (AECG) avec l’Union européenne, le Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP) avec la région de l’Indopacifique et l’Accord de libre-échange entre le Canada et la Corée du Sud (ALECC) pour ne citer que celles-là. Les entreprises peuvent bénéficier d’un accès préférentiel aux marchés internationaux dans le cadre de ces accords.
L’incertitude et la diminution des revenus à l’exportation qui découlerait de ces changements pourraient dissuader les PME d’élargir leurs marchés ou d’investir dans l’innovation. On aurait alors droit à une perte d’opportunités, d’investissement et de croissance.
Il serait alors judicieux d’ajuster ses stratégies de tarification. L’entreprise peut absorber une partie des coûts tarifaires. Afin d’alléger son fardeau, elle pourrait renégocier ses contrats. Une autre possibilité est de proposer des services à plus forte valeur ajoutée.
Les 8 conséquences des hausses tarifaires à anticiper
- Perte de compétitivité
- Baisse de la demande
- Augmentation des coûts des intrants
- Perturbations de la chaîne d’approvisionnement
- Pression financière
- Volatilité des taux de change
- Coûts réglementaires et administratifs accrus
- Perte d’opportunités d’investissement et de croissance
En somme, une hausse des tarifs réduit la compétitivité de nos PME exportatrices en augmentant le prix de leurs produits sur les marchés étrangers. Cela entraîne une baisse de la demande et un accès plus difficile aux clients. Cette hausse accroît également les coûts d’exploitation rattachés aux produits exportés, à plus forte raison, si les entreprises dépendent d’intrants importés soumis à des droits de douane.
De plus, les retards et perturbations dans la chaîne d’approvisionnement, la volatilité des taux de change et les coûts administratifs plus élevés compliquent les opérations et pèsent sur la rentabilité. Enfin, l’incertitude liée aux tensions commerciales peut freiner les investissements et la croissance de nos PME à l’international.
Privilégier la proactivité et renforcer sa résilience économique
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