L’économie circulaire au Québec : catalyseur d’innovation pour les manufacturiers montréalais
13 mai 2025
Commissaire au développement durable
Dans un contexte de transition écologique et de pression croissante sur les ressources, l’économie circulaire se révèle être bien plus qu’un concept environnemental. C’est une stratégie d’affaires gagnante.
À Montréal et au Québec, ce modèle s’enracine de plus en plus dans les pratiques des entreprises, notamment grâce à des initiatives concertées, des acteurs mobilisés et des outils concrets. Excellence industrielle Saint-Laurent (EISL), acteur clé de cette transformation, accompagne les entreprises manufacturières vers une économie plus circulaire, plus efficiente et plus résiliante.
Une réalité incontournable au Québec
Le taux de circularité au Québec n’est que de 3.5%, alors que la moyenne mondiale est de 7.2% et que ce taux pourrait être presque triplé pour le Québec, considérant le potentiel de circularité, et particulièrement celui du secteur manufacturier, comme en témoigne le graphique suivant :
Le gouvernement du Québec a lancé en avril 2024 sa Feuille de route gouvernementale en économie circulaire 2024-2028, visant à faire du Québec un leader de la circularité d’ici 2030.
Cette stratégie s’articule autour de six axes
- Développer et soutenir la recherche et l’innovation
- Informer, sensibiliser et former les parties prenantes
- Bonifier le cadre législatif, politique et financier
- Favoriser la concertation entre les acteurs de la chaîne de valeur
- Assurer l’exemplarité de l’État
- Poursuivre l’action du Québec à l’international
Dans sa feuille de route, le gouvernement du Québec s’engage à atteindre les 3 cibles suivantes
- Augmenter l’indice de circularité de 3,5 % à 5 % d’ici 2025;
- Soutenir une progression annuelle de l’indice québécois de productivité des matières;
- Réduire la proportion des aliments comestibles perdus ou gaspillés entrant dans la chaîne de valeur bioalimentaire de 16 % à 12 % d’ici 2028.
Montréal : un pôle d’innovation circulaire
Montréal a confirmé sa position de chef de file en économie circulaire en accueillant, en avril 2025, le Sommet canadien de l’économie circulaire, réunissant plus de 900 décideurs, chercheurs et entrepreneurs. À cette occasion, la Ville a présenté son premier plan d’action 2025–2027, découlant de la Feuille de route circulaire montréalaise adoptée en 2024 et qui a entre autres pour objectif de faciliter la transition des entreprises en économie circulaire à travers 3 axes : soutenir les partenaires de l’écosystème dans l’accompagnement des entreprises et le renforcement des compétences; développer et collaborer à la mise en place d’outils financiers pour favoriser la transition des entreprises et le développement de solutions innovantes; sensibiliser et outiller les entreprises à saisir les opportunités d’affaires liées à l’économie circulaire.
Ce plan prévoit notamment les actions suivantes :
- Le déploiement d’un nouveau programme municipal finançant la réalisation de diagnostics circulaires pour les entreprises;
- Le soutien à la mise sur pied de lieux phares et de projets structurants dédiés à l’accélération de l’économie circulaire.
- La mise en place de nouvelles réglementations ou de nouveaux encadrements menant à l’adoption de nouvelles pratiques en économie circulaire par les industries, commerces, et institutions (ICI);
Plusieurs stratégies peuvent s’appliquer afin de réduire la consommation de matières premières et la production de matières résiduelles. Pourtant, bon nombre de PME québécoises ne connaissent pas précisément leurs flux de matières et perdent ainsi des opportunités de réduction de coûts et d’impact environnemental.
Bonnes pratiques à adopter
Parmi les stratégies efficaces mises en œuvre au Québec, plusieurs sont particulièrement accessibles aux manufacturiers :
1. Réduire et repenser les emballages
Plutôt que d’utiliser des emballages à usage unique, il est possible d’opter pour des contenants réutilisables ou plus minimalistes.
- Exemple : Une entreprise de transformation alimentaire a remplacé ses boîtes en carton jetables par des bacs réutilisables pour les livraisons locales, réduisant ses coûts d’emballage de 20 %.
2. Revaloriser les sous-produits
Ce qui est un déchet pour une entreprise peut devenir une ressource pour une autre.
- Exemple : Une scierie envoie ses copeaux de bois à une ferme champignonière de la région, qui les utilise comme substrat de culture. Résultat : moins de frais de transport et aucun résidu à enfouir.
3. S’approvisionner localement en matières détournées du gaspillage
Des matières non utilisées par certaines entreprises peuvent être rachetées à faible coût par d’autres.
- Exemple : Une entreprise d’emballage récupère des rouleaux de plastique inutilisés provenant d’une usine de fabrication de bâches, et les transforme en sacs industriels.
4. Concevoir des produits durables et réparables (écoconception)
Penser à la fin de vie des produits dès leur création : démontables, recyclables, ou modulables.
- Exemple : Un fabricant de mobilier industriel conçoit ses établis pour que chaque pièce puisse être remplacée individuellement, prolongeant la durée de vie des produits tout en réduisant les coûts de service après-vente.
5. Partager des équipements ou des infrastructures
Certaines machines ou installations sont coûteuses et sous-utilisées. En les partageant, plusieurs entreprises peuvent en profiter.
- Exemple : Dans le parc industriel, trois PME ont mis en commun l’achat d’une presse hydraulique. Un horaire partagé permet d’optimiser son usage tout en évitant un lourd investissement individuel.
Ces pratiques, une fois intégrées dans une stratégie globale, permettent des économies significatives, tout en renforçant l’image de marque et la fidélisation des clients et partenaires.
Les bénéfices pour les entreprises
Les avantages de l’économie circulaire sont nombreux et démontrés
- Réduction des coûts de production : en optimisant l’utilisation des matières premières et en réduisant les déchets, les entreprises réalisent des économies sur leurs achats de matières.
- Nouvelle source de revenus : la valorisation des résidus peut devenir une activité en soi (ex. : revente de matières secondaires, production d’énergie).
- Innovation et compétitivité : les entreprises circulaires se démarquent sur les marchés d’appels d’offres publics ou auprès des grands donneurs d’ordre. C’est par exemple le cas des appels d’offres d’Hydroquébec, qui a intégré des pratiques de développement durable dans l’évaluation de ses fournisseurs.
- Attractivité des talents : les jeunes travailleurs valorisent les employeurs responsables et engagés dans des démarches environnementales concrètes.
Des initiatives concrètes : PolyVie et Éco-Maillage
L’arrondissement de Saint-Laurent est un terrain fertile pour l’innovation industrielle durable. À ce titre, le projet PolyVie, lancé par l’entreprise de recyclage de plastiques souples Polykar, et avec le soutien d’Excellence industrielle Saint-Laurent, en est un très bon exemple. Ce projet mobilise des entreprises manufacturières comme Stanpro, Moneris ou Majestic International autour d’un objectif commun : collecter, transformer et donner une seconde vie aux déchets plastiques. Résultat : une réduction de leur empreinte carbone, des coûts de gestion de leurs matières résiduelles et une mobilisation des employés autour d’un projet porteur de sens.
Excellence industrielle Saint-Laurent a également mis sur pied Éco-Maillage, une communauté de pratiques qui regroupe des entreprises manufacturières du territoire pour identifier des synergies, mutualiser des ressources et résoudre collectivement des enjeux liés au développement durable, à la mobilité durable ou encore, aux ressources humaines.
Les services d’accompagnement d’EISL : un levier pour passer à l’action
Consciente que chaque entreprise est unique, Excellence industrielle Saint-Laurent propose une approche personnalisée et structurée pour intégrer les principes de l’économie circulaire :
- Diagnostic des pratiques de gestion des matières résiduelles
→ Analyse des flux de matières entrantes et sortantes, identification des pertes, quantification des déchets, et repérage des opportunités.
- Recommandations d’optimisation
→ Propositions concrètes et réalistes pour réduire à la source, recycler, valoriser les matières secondaires ou modifier les processus.
- Coaching à l’exploration de pratiques circulaires
→ Accompagnement pour expérimenter de nouveaux modèles (produit-service, écoconception, réemploi, économie de fonctionnalité…).
- Sensibilisation et formation
→ Ateliers en entreprise, webinaires, outils pratiques pour autonomiser les équipes internes sur les enjeux de circularité.
Une transition nécessaire… et accessible
La transition vers l’économie circulaire peut sembler complexe, mais elle est désormais rendue plus accessible grâce à des outils, des accompagnateurs comme Excellence industrielle Saint-Laurent, et des programmes de soutien gouvernementaux (ex. : Fonds Écoleader, aides de RECYC-QUÉBEC).
Pour les entreprises manufacturières de Montréal, c’est une occasion unique de prendre une longueur d’avance dans un monde où la résilience, la durabilité et l’agilité deviennent des atouts économiques majeurs.
En mobilisant l’intelligence collective, en favorisant les synergies locales et en valorisant les ressources existantes, nous pouvons bâtir une économie plus robuste, plus verte et plus inclusive.
Rejoignez la communauté Éco-Maillage et bénéficiez de notre accompagnement pour transformer vos défis environnementaux en leviers de performance.
Pour en savoir plus sur les pratiques d’économie circulaire, veuillez contacter nos commissaires en développement durable.